Passer au contenu Passer au pied-de-page

Octobre 2024

© Rémy Fenzy
© Rémy Fenzy

Estelle Fenzy

Il est dans tes yeux le sens 
tes yeux verts encore si clairs 
Même quand tout à coup
tu t’absentes 

J’embrasse  
tes mains ton front
Tu dis 
Merci ma chérie  

Cette langue-là est universelle

 

Extrait de : N’oublie pas / Estelle Fenzy ; ill. par Aurélia Frey – L’Ail des Ours, 2024

 

 

Nous n’avions pas imaginé

 

notre enfance ainsi

des bouts de verre

semés sur un parquet

aux coins écartelés

d’une maison muette

 

 

 

 

Ça brille tinte

trilles et sanglots

malgré le vrai pouvoir 

de nos trésors secrets

(billets doux cachés

dans la table de chevet)

 

Nous sommes

la syllabe sombre

d’une phrase fragile

où des fantômes

ouvrent les tiroirs

bougent les rideaux

 

Le cheveu sur la langue

d’un conte sans pitié

Le cil retourné

dans l’œil de la mariée

 

*

 

Nous refusons 

de faire semblant

 

Nous aiguisons

des lames

affûtons nos colères

effilons la langue

des serpents

 

Nous voudrions 

rattraper nos vies

comme on chasse

une bête triste

de la solitude

qui peut la sauver

 

Nos voix brisées

se cognent encore

puis résonnent

 

sur les parois de la nuit

 

*

 

Nous écrivons 

pour que tout soit plus beau

(comme on raconte

on s’émerveille)

 

Comme

on se rappelle une voix

une vie un regard

au parfum d’un foulard

oublié sur un lit

 

Nous écrivons

pour la rencontre

la barque du temps

et la rivière tranquille

 

(continuer)

 

Garder vif comme l’air

le souvenir d’un rêve

 

qu’on n’a pas encore fait

 

Extraits de : Le goût des merveilles / Estelle Fenzy – Éditions de Corlevour, 2024

Laisse-moi te quitter

et revenir encore

 

Tu sauras pardonner

 

Les câbles pleurent

contre les mâts

Les eaux montent

sous ma robe

 

Tu souffles du passé

dans une corne de mémoire

 

Extrait de : Une saison fragile, Brest m’aime / Estelle Fenzy - Éditions La Part Commune, 2023

Le mardi, nous nous retrouvons dans un café

du centre-ville , proche de nos lycées respectifs. Le

mardi de onze heures à midi. Ma vie tourne autour

de cette heure unique. Je passe toutes les autres à 

l’espérer.

 

Il discute, taquine, me demande si ma seconde se

passe bien, et la littérature surtout, la littérature. Il 

monte des immeubles de sucre dans son café crème. 

Attend l’effondrement. 

 

Je l’écoute, rougis souvent, refuse la cigarette offerte, 

un irrésistible sourire en coin s’allume chaque fois 

sur son visage, « oui, tout va bien et toi, tes révisions

de bac ? ».

 

Une heure à me laisser bercer par sa voix. À

contempler, hypnotisée, sa pomme d’Adam sautiller,

à rêver son cou sa peau cachée sous la chemise portée

débraillée.  D’ailleurs il serait tellement mieux sans. 

 

Une année scolaire : trente-six semaines. Trente-six

heures d’amour non déclaré.  C’est peu. C’est tant :

trente-six heures à lui appartenir dans le secret des

yeux. 

 

Extrait de : Amoureuse ? / Estelle Fenzy - Éditions La Boucherie Littéraire, 2022

 

C’était le temps

D’avant nous-mêmes

La terre nous aimait

Nous chevauchions

l’échine des ruisseaux

J’étais sourcière

Tu regardais bouger

mes robes de vapeur

pendant que je trempais

mes pieds dans l’eau

Les rives s’ensorcelaient

de nos enjambées de joie

 

Extrait de : Le chant de la femme source / Estelle Fenzy ; ill. par Colette Reydet – L’Ail des Ours, 2020

 

Sur mon téléphone

Ton dernier message

 

17 avril 2014

43 secondes

 

Parfois je l’écoute et je pleure

Je n’arrive pas à l’effacer

 

*

 

Neige bleue

Reflet du jour avant le jour

 

Comme une annonce faite à l’aube

 

*

 

Baby Boy

Ça me fait drôle

de regarder tes Converse

de me dire

qu’elles sont trop grandes

pour moi

 

Extrait de : La Minute bleue de l’aube / Estelle Fenzy - Éditions La Part commune, 2019

Fille, 

ta blessure supplie

tourne ton cœur

sur lui-même

 

La moitié veuve de tes racines

n’est pas assez profonde

pour soutenir l’arbre

 

tu ne reviendras pas la nuit

d’avant ta vie

pour poser des questions

attendre la réponse

 

Cette ligne entre tes yeux

est le semis de ton après

Tu te peux ferment et sacre

source et couronnement

indivisible

comme il suffit un jour d’être

pour ensuite n’être plus

 

Quand tu seras l’enfer du noir

sous l’absolu du bleu

tu n’auras plus besoin de nom pour

revenir au monde

 

Extrait de : Par là / Estelle Fenzy - Lanskine, 2018

À perte de vue, des brindilles séchées par le gel. Jaillies de la neige.

À perte de vue, l’ourlet délicat d’un alignement d’empreintes. Le félin a soulevé haut chaque patte. Lutté avec le poids du corps. 

Ses traces profondes, encore sauvées du vent, disent qu’il n’est pas loin. Pourquoi les suivre. 

La disparition est une forme de salut. 

 

Extrait de : Poèmes Western / Estelle Fenzy - Lanskine, 2018

 

Gravir les murs de ronces

les tours pesantes

et les drapeaux giflants

Saigner mes genoux

sur les cailloux saillants 

pour ravir sans un bruit

sa douleur au soleil

le papillon prisonnier

 

*

 

Il faut libérer l’insecte

de sa citadelle de silence

avant que sa voix ne grandisse

et n’explose en mille morceaux

sur mon corps partition

 

Extraits de : Le Papillon / Estelle Fenzy – Le Petit Flou, 2017

Le nez sous ton aisselle

comme une petite bête

 

mes mains partent en reconnaissance

 

L’amour qu’elles font

interroge répond

 

M’aimes-tu

m’aimes-tu vraiment ? 

 

Je le vois oui

 

au frisson commencé dans tes yeux

 

Extrait de : L’Entaille et la couture / Estelle Fenzy - Éditions Henry - La Rumeur Libre, 2016

© Rémy Fenzy
© Rémy Fenzy

Biographie

 

Estelle Fenzy est née en 1969 dans les Hauts de France où elle a grandi. Elle a ensuite vécu à Brest puis à Arles avant de s’installer à Dijon. Elle enseigne les lettres en Réseau d’Éducation Prioritaire depuis plus de trente ans. Autrice d’une vingtaine de livres de poésie, tour à tour intimes et distanciés, elle construit un univers d’une grande force, mélancolique et lumineux, qui mêle le conte et le quotidien, la délicatesse et la violence. Estelle Fenzy publie aussi en revues et est membre du comité de la revue la forge

La première constante de son travail est de chercher le pas de côté, surprendre, tenter, quitte à prendre des risques. La seconde, d’écrire dans une langue dense, simple et limpide. Elle puise son inspiration dans le quotidien (La Minute bleue de l’aube ou Une saison fragile, tous deux publiés à La Part Commune en 2019 et 2023), son expérience personnelle (Mère à La Boucherie Littéraire en 2018 ou N’oublie pas, à L’Ail des ours en 2024) mais aussi dans l’actualité ou les faits divers (Boîtes noires, au Chat Polaire en 2022). Elle entretient un rapport privilégié à l’image, à travers les œuvres d’artistes qui la touchent, la bousculent, la déplacent. Les peintures de Françoise Pétrovitch par exemple ont nourri Le Goût des merveilles (Corlevour, 2024) ; Par-là (Lanskine, 2018) est un conte-poème qui puise sa source dans les photographies des hommes de la Terre de Feu de Martin Güsinde et dans les BD de Didier Comès. 

« La poésie, écrit-elle, plonge dans une forme paroxystique de vivre, à la fois charnelle et spirituelle. C’est ainsi que le partage en est possible, sincère et total. Je rejoins cette pensée d’Antoine Emaz dans Cambouis (Seuil, coll. Déplacements, 2009), selon laquelle écrire n’est pas s’adresser à tout le monde mais à chacun. » 

Bibliographie

 

N’oublie pas – L’Ail des Ours, 2024

Le goût des merveilles – Éditions de Corlevour, 2024

Boîtes noires – Le chat polaire, 2023

Une saison fragile – La Part Commune, 2023

50 - coécrit avec Samantha Barendson - La Boucherie Littéraire, 2022

Amoureuse ? – La Boucherie littéraire, 2021

Eldorado Lampedusa – Pourquoi viens-tu si tard ?, 2021

Le chant de la femme source – L’Ail des Ours, 2020

Coda (Ostinato) - Les Lieux-dits, 2020 – Finaliste du Prix International de poésie de Montréal, 2020

Gueule noire – La Boucherie Littéraire, 2019

La minute bleue de l’aube – La Part Commune, 2019

Poèmes western – LansKine, 2018

Mon corps c’est ta maison – La Porte, 2018

Par là – LansKine, 2018

Mère - La Boucherie Littéraire, 2017 – Prix de Poésie René Leynaud, 2018

Le papillon – Petit Flou, 2017

L’entaille et la couture – Henry, 2016

Juste après – La Porte, 2016

Rouge vive – Al Manar, 2016

Sans – La Porte, 2015

Chut (le monstre dort) – La Part Commune, 2015

 

Livres d’artistes

 

Saisons et merveilles – avec des œuvres de Robert Lobet – La Margeride, 2020

Via arelatensis : de pierre et de vent – avec des œuvres de Robert Lobet  - La Margeride, 2018

 

Etier / Guillevic - Gallimard, 1991

 

Ce recueil se compose de huit groupes de poèmes : Relevés est une contemplation de la mer et de ses environs qui fait penser à Carnac. Réseau, contient un beau poème sur Jean Follain, Élégies et Paliers sont des groupes plus narratifs où le poète s'abandonne à des émotions humaines aussi profondes que pudiques. Exercices et Ronces sacrifient à l'introspection, au regard critique, à toutes les interrogations, même psychanalytiques. Dans Analyses, le poète regarde, avec ce mélange de fraternité et de méfiance dominée qui lui sont propres, l'hiver, la lumière, la prairie, l'été. L'Herbier conclut cette série de poèmes dont l'ensemble compose un recueil équilibré, qui ne rompt jamais la musique secrète de Guillevic.

Bouge tranquille / Patricia Castex-Menier - Cheyne, 2004

« Accepte
parfois que le chemin soit en boucle,
reviens dans le creux et le délice du connu.
Comment te dire que toujours, sans faillir,
les heures du soir sont en berceau ?

Suis
maintenant ton chemin
mais fais-le comme on honore un rendez-vous.
Va, comme on répond à un salut :
te retourner, tu as raison,
ferait le monde plus sombre. »

 

Françoise Pétrovitch

 

Françoise Pétrovitch est une artiste plasticienne française née en 1964 à Chambéry. Elle travaille le dessin et la peinture, ainsi que la céramique et la vidéo. Elle élabore un univers de personnages, d’enfants et adolescents, travaillés au lavis et à la peinture à l’huile. Il s’agit pour elle d’évoquer l’intimité, quel que soit le format du dessin ou de la peinture. « Un grand format peut être plus intime encore qu’un petit dessin. »

Certaines de ses peintures sont réalisées dans un format immersif et nous plongent dans le corps de ces personnages rêvés. En 2016, l’artiste peint deux grands formats de 240 x 300 cm représentant un jeune homme et une jeune femme (Sans titre, 2016) assis l’air rêveur et boudeur. Elle réalise également depuis quelques années des Wall Drawing au pinceau à la peinture rouge directement sur le mur. 

« Si son art est tributaire de son époque, c’est-à-dire qu’il tient compte des conditions de sa reproductibilité mécanisée, son horizon demeure celui de la peinture - et d’une peinture qui, si elle se joue des frontières conventionnelles, outrepasse aussi les catégories temporelles. » François Michaud

Un bestiaire est aussi très présent et revient régulièrement dans son œuvre ; ces animaux réalisés en céramiques, n’ont parfois que des têtes (Faon, 2004 ; Cerf, 2004), et lorsqu’ils ont un corps, ils sont représentés assis comme la série Lapin témoin (2013, 2015), ou la Sentinelle (2015), ils sont aussi quelquefois représentés à moitié (Demi-mammouth, 2014). Ces animaux humanisés tout droit sortis d’un conte semblent bienveillants. L’oiseau est un motif récurrent, il est représenté en terre lové au cœur d’une main ou simplement couché sur le dos. En dessin dans la série Étendus, Françoise Pétrovitch représente des personnages et des oiseaux dans la posture du sommeil dans une situation entre deux mondes. 

Françoise Pétrovitch livre un monde qui est familier sans en formuler de commentaire, le caractère « entre-deux » traverse son œuvre, il s’agit de montrer sans nous livrer l’histoire dans son ensemble : « Dans l’assemblée de garçons et de filles qui habitent ses peintures récentes, une forme d’Arcadie ambiguë se dessine, un monde à la lisière du vivant et du conscient, toujours guetté par une déviance subtile. » 

L'artiste est attachée au livre et a réalisé plusieurs livres d’artistes, dont Ne bouge pas poupée avec Hervé Plumet et Radio-Pétrovitch. Elle a aussi réalisé des ouvrages pour enfants comme Tu t’appelles qui ? ou l'album de coloriage Color Me

https://www.francoisepetrovitch.com/

Bill Viola

 

Figure majeure de l’art contemporain, Bill Viola est considéré comme l’un des pères de l’art vidéo. Techniquement éblouissantes, les œuvres de Bill Viola sont à la fois grandioses et intimistes, complexes et étonnamment accessibles, spectaculaires et profondément humaines. Les sources d’inspiration de ses installations sont multiples, ancrées dans des traditions artistiques occidentales et orientales et diverses philosophies spirituelles : bouddhistes, soufies et chrétiennes. Et toutes sont traversées par un humanisme au caractère universel. 

L’exploit majeur de Bill Viola consiste à aspirer le spectateur dans ses œuvres. Nul n’est insensible aux expériences qu’il met en scène car ces expériences concernent tout un chacun. Les œuvres abordent les thèmes fondamentaux de la naissance, de la vie et de la mort, et évoquent des émotions primordiales telles que l’empathie, la souffrance et l’espoir.

Il est ainsi compréhensible que partout où il est exposé, de Melbourne à Bilbao, en passant par Tokyo, New York, Rome ou Paris, l’art de Bill Viola attire des centaines de milliers de visiteurs. 

https://www.billviola.com/

Dracula

 

Drame-Épouvante-Horreur-Romance - 2020

Un film de Francis Ford Coppola

avec : Gary Oldman, Winona Ryder et Keanu Reeves

En 1492, le prince Vlad Dracul, revenant de combattre les armées turques, trouve sa fiancée suicidée. Fou de douleur, il défie Dieu, et devient le comte Dracula, vampire de son état. Quatre cents ans plus tard, désireux de quitter la Transylvanie pour s'établir en Angleterre, il fait appel à Jonathan Harker, clerc de notaire et fiancé de la jolie Mina Murray. La jeune fille est le sosie d'Elisabeta, l'amour ancestral du comte...

https://www.youtube.com/watch?v=L6lP_X-1_CM

Portrait de la jeune fille en feu

Drame historique – 2019

Un film de Céline Sciamma

avec : Noémie Merlant, Adèle Haenel, Luàna Bajrami

1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.

 

https://www.youtube.com/watch?v=LBDSrUFfGHI

 

Aurelia Frey

 

Aurelia Frey est née en 1977 à La Rochelle. Diplômée de l’École Nationale supérieure de la Photographie d’Arles, elle est membre de la section artistique de la Casa de Velazquez à Madrid de 2008 à 2010. Elle travaille actuellement au sein du collectif Essence carbone. À travers son travail photographique, elle interroge la notion de passage. Intéressée par la littérature et la peinture, elle cherche à créer des liens entre l’univers littéraire, pictural et la photographie. Ses images tentent de rendre poreuses les frontières qui séparent les univers de la représentation et cherchent à créer un dialogue entre le monde visible et le monde intérieur, entre le réel et l’imaginaire, entre le concret et l’abstraction. Elle a participé à diverses résidences et a été Lauréate de la Route des résidences (Villa Marguerite Duras-Institut Français du Cambodge et Villa Saigon-Institut Français du Vietnam). Résidences en Finlande (DRAC-PACA) dans les pas de la poétesse Edith Södergran, au Monastère d’Halsnoy en Norvège, sur les traces des poètes norvégiens Tarjei Vesaas et Olav H. Hauge…, au Musée Balzac à Saché, au Musée Picasso à Antibes, au Musée de l’Hospice Saint Roch à Issoudun.

Elle a exposé dans plusieurs festivals : Festival PPP-PhotoPhnomPenh, Festival Itinéraires des Photographes Voyageurs à Bordeaux, Festival Manifesto à Toulouse, Biennale Fotonoviembre à Tenerife, Festival Marseille / 2nd prix Maison blanche et a participé à des expositions en France, Norvège, Roumanie, Espagne, Egypte, Cambodge.

En parallèle de son travail artistique personnel, elle anime de nombreux ateliers de formation dans le domaine de l’image, est coordinatrice des projets pédagogiques aux Rencontres de la Photographie d’Arles et co-responsable du service culturel et pédagogique du Musée des Sciences et des Techniques de la Bibliotheca Alexandrina en Égypte. Elle est aussi une intervenante régulière des ateliers pour les institutions comme La Fondation Van Gogh, la fondation Luma, le Musée Réattu à Arles et en milieu scolaire P(Art)cours art de la ville de La Rochelle.  Enfin, elle est artiste associée pour les ateliers de pratique artistique de la Maison de l’étudiant / Université de La rochelle (2021-2024) et lauréate de deux CLEA (Contrat Local d’Éducation Artistique) avec Emmanuel Faivre Pays de Saint-Omer et Pays de Mormal (2022-2023)

https://aureliafrey.com/

Joël Meyerowitz

Joël Meyerowitz est né à New York en 1938 dans le quartier du Bronx. Photographe de rue, il vit et travaille à New York.  D’abord directeur artistique d’une agence de publicité, il commence sa carrière de photographe de rue en 1962 après une rencontre décisive avec le photographe Robert Frank. Il est considéré comme l’un des pionniers de la photographie couleur à une époque où domine la photographie noir et blanc.  Il a été le seul photographe à être admis sur le site de Ground Zero à New York pour en faire la couverture photo après les attentats du 11 septembre 2001. James Nachtwey y était aussi en tant qu’accrédité.

https://www.joelmeyerowitz.com/

Carnage / Nick Cave & Warren Hellis - 2021

Carnage est le dix-huitième album de Nick Cave. Une collaboration avec Warren Ellis qui mêle la poésie rimbaldienne et ses obsessions de toujours. Un souffle épique, un album de prières, taillé pour le royaume des cieux. Un album enregistré pendant le confinement. Bien qu’ils aient déjà composé et enregistré ensemble et que Warren Ellis soit un membre de longue date de Nick Cave & The Bad Seeds, c’est la première fois qu’ils sortent un album entier écrit et composé à quatre mains. Après deux intenses œuvres de deuil (Skeleton Tree et Ghosteen) sur lesquels l’Australien livrait sa peine après la mort d’un de ses fils, suivies d’une belle prestation en solitaire (piano, voix), Nick Cave se tourne à nouveau vers le monde extérieur. 

https://www.youtube.com/watch?v=JXk2DEIwhFw

An Awesome Wave / Alt-J - 2012

An Awesome Wave est le premier album du groupe de rock indépendant anglais Alt-J, sorti en 2012 chez Infectious. L’album a atteint la treizième place du UK Albums Chart et a également été classé en Belgique, en France, aux Pays-Bas et en Suisse. An Awesome Wave a remporté le prix britannique Barclaycard Mercury en 2012 et, en 2013, a été nommé Album de l’année aux Ivor Novelllo Awards. Le titre est une référence à une citation du film américano-canadien de 2000, American Psycho.

https://www.youtube.com/playlist?list=PLLFBEGPiMBa5vYxUKkRJ1KpcQH4rL6v0m

La belette / Didier Comès - Casterman, 1983

 

Deux citadins, Gérald et Anne, viennent de s'installer dans un village des Ardennes en compagnie de leur fils Pierre, un adolescent autiste. Les premiers contacts avec les habitants - dont un voisin aux manières fuyantes, un curé en veine de prosélytisme et une femme étrange toute de noir vêtue, surnommée « la Belette » - sont difficiles, parfois houleux. Mais la tension s'avive lorsque Gérald, réalisateur de télévision très condescendant vis-à-vis des « superstitions » locales, décide de réaliser un documentaire sur les anciens rites sorciers toujours vivaces en milieu rural. Sur fond de non-dits et de vieilles haines toujours à vif, les événements étranges se multiplient. Et la nouvelle grossesse d'Anne devient un enjeu dans les affrontements invisibles mais sauvages qui secouent secrètement ce coin de campagne... Fin 1981, peu de temps après avoir vu triompher Silence, Didier Comès entreprend la publication de son nouveau roman graphique : La Belette. Un grand récit aux accents fantastiques qui, plus de trois décennies après sa parution, n'a rien perdu de sa sombre beauté.