Skip to content

CORALINE BALIGANT

Du 25 février au 21 mars 2015

Le Député-Bourgmestre, l'Echevine de la culture, le Collège communal, le Conseil communal et le Directeur de l'Ecole des Arts sont heureux de vous convier au vernissage de :

Coraline BALIGANT
(Dé)construction

Le mardi 24 février 2015 à 18h30

Exposition du 25 février au 21 mars 2015
Accessible le mercredi de 15h à 18h, le samedi de 14h à 17h en présence de l'artiste

Diplômée en philologie romane et professeure de français, la photographie est pour moi une passion. Depuis septembre 2011, je la pratique comme amateur et je suis activement des cours du soir à l'académie des Arts de Woluwe-Saint-Pierre. Ceux-ci me permettent de me former à la technique photographique, argentique comme numérique, en plein air comme en studio. Ils contribuent également au développement de ma démarche artistique. Grande amatrice d'art, je suis férue d'expositions et j'aime découvrir, ou faire découvrir, des artistes qu'ils soient écrivains, photographes, cinéastes, peintres, plasticiens, etc. Par ailleurs, j'ai suivi plusieurs cours d'histoire de l'art et je travaille en tant qu'attachée scientifique sur les expositions du Musée de la Médecine.

La photographie est un support par lequel j'aime extérioriser mes joies, mes peines, mon monde aussi communs et universels qu'ils puissent être. Dans mes images, j'accorde énormément d'importance aux émotions. Pour moi, la photographie n'est pas seulement un médium visuel figeant un moment passé, elle fait appel à tous les sens, elle dialogue avec les sentiments de l'observateur et elle permet de réunir des époques et des générations différentes.

Description du projet

Le projet photographique que je présente prochainement à la Galerie 360 évoque une maison, une maison en brique comme il y en a tant chez nous. Il alterne des photographies argentiques noir et blanc d'une ancienne maison brainoise et des photographies d'époque représentant des personnes évoluant autour et dans ce foyer. L'architecture typique de la maison sert de fil conducteur entre les photos. Les photographies d'époques, photos d'archives des années 1960 aux années 1990, sont conservées dans leur couleur et leur format d'origine.

En février 2012, la maison où vivaient mes grands-parents est détruite. Armée du vieil Olympus de mon père, j'ai voulu figer l'état plus ou moins avancé de sa destruction. Le choix de l'argentique a été motivé par le retour aux racines que représentait ce projet à mes yeux. Le choix d'une pellicule noire et blanche permet de créer une certaine intemporalité dans les photos et ainsi rendre le spectateur confus entre les photos récentes et les photos d'époque.

Cette demeure représente pour moi mes racines et l'insouciance de mon enfance. C'est là que je me suis construite, c'est là que j'ai appris la vie et les mœurs typiques de "chez nous". J'y ai revécu la catastrophe du Bois du Cazier, à laquelle mon grand-père a survécu. On m'y a expliqué qui était Marc Dutroux et pourquoi il était célèbre. J'y ai fait les 400 coups avec mes cousins. J'ai souvent rêvé de ce que je ferais de ces murs le jour où je la rachèterais. Si je ferme les yeux, je peux sentir l'odeur de la soupe. Cette odeur si typique des maisons des personnes âgées que je retrouve encore parfois en me promenant en rue. Mon histoire n'est pas si singulière, c'est également celle de ma mère, de mes oncles, de mes cousins, de ma famille ; mais aussi la vôtre.

Ce projet représente tout le déchirement qu'on peut éprouver face au temps : grandir, partir, choisir. La destruction de cette maison symbolise également le deuil, la perte d'un parent, d'une partie de nous. Cependant, il est aussi porteur d'espoir : la vie avance et chaque étape nous construit et nous unis. Les souvenirs sont les seules machines à remonter le temps. Ils nous font sourire comme pleurer. Si mes photos abordent le caractère éphémère de la vie, elle n'en évoque pas moi sa grandeur, sa beauté et son universalité.