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Personnalités

Le Petit Robert définit le mot "personnalité" comme étant une personne en vue, remarquable par sa situation sociale, son activité. Les personnalités évoquées ici sont sans doute les plus connues. Mais bien d'autres noms pourraient être mis à l'honneur ! Nous rendons hommage à tous ces brainois et brainoises anonymes, qui, par le coeur et l'intelligence, ont mis leur pierre à la trame de notre Histoire !

Cardinal Désiré-Joseph Mercier en visite aux Etats-Unis en 1920, auteur inconnu, domaine public, via Wikimedia Commons
Cardinal Désiré-Joseph Mercier en visite aux Etats-Unis en 1920, auteur inconnu, domaine public, via Wikimedia Commons

Désiré Mercier

Désiré-Félicien-François-Joseph Mercier vint au monde à Braine-l'Alleud, le 22 novembre 1851, au "château du Castegier". Ses parents étaient tous deux brainois de naissance.

En novembre 1863, il se rendit à Malines pour y faire ses humanités ; il entra en 5e latine au collège Saint-Rombaut. Le 1er octobre 1868, il entra au petit séminaire et le 1er octobre 1870, il franchit le seuil du grand séminaire.

Le 4 avril 1874, il reçut l'ordination sacerdotale dans la chapelle de la nonciature à Bruxelles; le lendemain, jour de Pâques, il chanta sa première messe en l'église Saint-Étienne de Braine-l'Alleud.

En mai 1887, le pape Léon XIII le nomma prélat domestique. Le 15 avril 1907, il fut préconisé cardinal et choisit le titre cardinalice de Saint-Pierre-aux-Liens. En octobre 1892, il ouvrit le séminaire Léon XIII à Louvain.

Le 9 juin 1924, le jour de son jubilé d'or, le prélat revint à Braine, invité par la population qui désirait lui rendre hommage et, à cette occasion, il bénit la première pierre du Collège Cardinal Mercier, qui demeure, sans conteste, la marque la plus concrète de son rayonnement chez nous.

Il décéda le 23 janvier 1926 à la rue des Cendres à Bruxelles et eut l'honneur de funérailles nationales le 28 janvier.

Si Désiré Mercier parut tout au long de sa vie conserver un attachement particulier au sol natal, il va sans dire que ce dernier servit de cadre aux premières années de formation de l'enfant qui devint un grand Prélat et dont le souvenir reste aujourd'hui vivant.

Cette période, importante s'il en est, eut pour point d'attache le "château du Castegier", demeure vaste, aux lignes architecturales lourdes, disposant d'une grande cour intérieure.

Toujours existante sur la place Cardinal Mercier, dans laquelle sont actuellement installés le Musée communal et l'Asbl Europe Direct, elle était à l'époque sise à l'extérieur du Bourg. De ses fenêtres, la vue embrassait un paysage de bois, vallons et coteaux.

La famille Mercier quitta cette demeure alors que Désiré avait presque quatorze ans. À la fin du XIXe siècle, la famille Mercier fit construire une bâtisse à l'Ermite, spacieuse mais sans prétention. Elle se dresse toujours actuellement à front de la chaussée d'Alsemberg, sous le numéro 802.

Adrien Croquet

Il naquit à Braine-l'Alleud, le 10 avril 1818. Sa sœur, Anne-Marie Barbe Croquet, devint la mère du Cardinal Mercier.

Après avoir reçu une formation scolaire de base dans sa commune natale, il poursuivit ses études avec brio au Petit Séminaire de Malines.

Souhaitant se consacrer à un ministère actif, il fut quelque temps professeur au Petit Séminaire de Basse-Wavre (sous Wavre) et ensuite, à sa demande, il fut nommé vicaire à Braine-l'Alleud. Sa tâche s'est avéré difficile en raison de la misère engendrée par les conflits armés successifs qui firent de notre pays un champ de bataille dont les traces ne furent pas faciles à faire disparaître. Pendant douze années d'apostolat zélé, le "vicaire de Tout-lui-Faut" - comme certains le surnommaient - se fit pauvre parmi les pauvres.

Ensuite, plutôt que d'accéder à un poste supérieur, il entra au collège américain de Louvain le 15 janvier 1859. Le 1er août suivant, il fut désigné pour l'Oregon où il arriva le 21 octobre 1859. Le 25 septembre 1860, il s'installa définitivement à la réserve indienne de Grand Rond.

Au terme de cinquante ans de vie sacerdotale, il fêta son jubilé d'or à Portland, la résidence archiépiscopale. À cette occasion, il reçut solennellement, le 20 septembre 1894, l'investiture à la prélature de la Maison de Sa Sainteté, lui conférée par le pape Léon XIII.

Il vint passer les derniers moments de son existence à Braine-l'Alleud. Le 8 août 1902, celui que le verdict populaire nommait "le Saint de l'Oregon" s'éteignit. Son ultime séjour au pays fut marqué par le regret d'avoir quitté ses chères ouailles d'Outre-mer.

Gaston-Etienne Reiff serre la main d'Emil Zátopek en 1949, Noske, J.D. / Anefo, [onbekend], CC BY-SA 3.0 NL, via Wikimedia Commons
Gaston-Etienne Reiff serre la main d'Emil Zátopek en 1949, Noske, J.D. / Anefo, [onbekend], CC BY-SA 3.0 NL, via Wikimedia Commons

Gaston-Étienne Reiff

Le 24 avril 1921 vint au monde à Braine-l'Alleud un petit garçon qui, quelques vingt-sept ans plus tard allait faire battre le cœur de ses concitoyens.

Gaston-Étienne Reiff, puisque c'est de lui qu'il s'agit, récolta de nombreux lauriers dans le domaine sportif.

Ayant de réelles dispositions pour la course à pied dès son jeune âge, il en fit montre d'abord dans les réunions de propagande organisées dans les environs de Braine où il accumula les victoires. Affilié à l'Union Saint Gilloise dès avril 1939, il conquit une série de titres en Belgique et à l'étranger. Au total, il reçut une médaille d'or olympique et dix-huit écussons de Belgique, ayant d'ailleurs amélioré trois record mondiaux et huit nationaux.

Gaston Reiff quitta la compétition en 1958.

ll demeura un fervent sportif tout au long de sa vie tout en menant parallèlement une activité professionnelle. Il fut notamment échevin de Braine-l'Alleud, ayant le sport dans ses attributions, du 28 mai 1953 au 31 décembre 1958. Ses multiples occupations ne l'ont jamais écarté de son domaine favori.

Il est évident que l'événement qui le sacra vedette sportive internationale eut lieu en 1948. Cette année-là, les jeux olympiques, les premiers organisés après la guerre mondiale, eurent lieu à Londres. Nonante mille personnes emplissaient la stade de Wembley en cette journée pluvieuse du 2 août. Au moment où Gaston Reiff s'est présenté sur la ligne de départ des 5.000 mètres, nul n'aurait osé supputer les chances de succès. Gaston venait d'être victime d'un accident de la route (renversé par une voiture) et n'avait eu que deux semaines pour s'entrainer. Il eut affaire à forte partie. En effet, dès le début de la course, Emile Zatopek, le puissant athlète tchécoslovaque s'était porté en tête et soutint la cadence durant trois kilomètres. Au-delà des 3.500 mètres, Gaston Reiff, soupçonnant chez Zatopek une défaillance due à la fatigue, tenta un démarrage que, malgré un retour fracassant, le coureur tchèque ne put rattraper. Gaston Reiff termina en beauté, battant même le record olympique de la spécialité.

Son retour en Belgique fut salué par des milliers de personnes.

À Braine-l'Alleud, de nombreuses manifestations furent organisées pour mettre à l'honneur un brainois devenu, à vingt-sept ans, une vedette appréciée et très sollicitée dans le monde sportif belge et américain. À partir de là, réitérant son exploit peu de temps après à Prague, où il s'assura une nouvelle victoire sur Zatopek, Gaston Reiff poursuivit une carrière sportive au palmarès brillant.

Peinture de Jean Tossyn (avant 1862 - après 1886), photographe inconnu, domaine public, via Wikimedia Commons
Peinture de Jean Tossyn (avant 1862 - après 1886), photographe inconnu, domaine public, via Wikimedia Commons

Michel Renard

Clément-Michel-Gilain Renard, né à Braine-l'Alleud, le 18 septembre 1829, au numéro 9 de l'actuelle rue du Château, était le fils de Célestin-Antoine Renard, cabaretier, et de Jeanne-Marie Nicaise, tous deux brainois.

Étudiant très doué, il accomplit ses humanités au collège de Soignies et au séminaire de Malines. Ordonné prêtre le 18 décembre 1852, son ministère le conduisit à exercer à Orp-le-Grand, Genval et Bruxelles.

Parallèlement aux charges de son office, il consacra le meilleur de lui-même à une cause préoccupante, celle de la classe ouvrière. Le généreux philanthrope se révéla aussi un grand homme de lettres. Journaliste, il fonda ou dirigea plusieurs journaux; poète il chanta le pays wallon et son folklore. Son caractère jovial et sa verve truculente apparaissaient dans sa production littéraire où il sut mettre à l'honneur la langue wallonne. Parmi ses œuvres les plus célèbres, rappelons Les Aventures dè Jean d'Nivelles, el Fils dè s'Père, poème épique dont la troisième édition parut à Bruxelles en 1890, et L'Argayon el Gèant d'Nivelles qui fut édité à Bruxelles et Liège, en 1893.

Bon vivant, il sut souvent se montrer blagueur. Ainsi, l'enseigne de l'ancien débit de tabac qu'ouvrit sa belle-sœur, à la fin du XIXe siècle, dans l'actuelle rue du Marché-aux-Porcs, fut intitulée à son instigation : Au Pourcha qui fume. Le jour de l'ouverture, une carte réclame, portant au dos le texte d'une chanson créée par Michel Renard, fut distribuée au public.

Le 10 juin 1904, l'abbé Renard s'éteignit à Bruxelles; le 13 juin, il fut inhumé au cimetière du Centre de Braine-l'Alleud.

Jean-Charles Snoy et d'Oppuers (droite) à un Conseil de l'Union européenne en 1971, Bert Verhoeff / Anefo, CC0, via Wikimedia Commons
Jean-Charles Snoy et d'Oppuers (droite) à un Conseil de l'Union européenne en 1971, Bert Verhoeff / Anefo, CC0, via Wikimedia Commons

Jean-Charles Snoy et d'Oppuers

Il étudie le droit, l’économie et la philosophie thomiste à l’Université catholique de Louvain et poursuit ses études d’économie à Harvard, aux États-Unis. Il défend sa thèse de doctorat en sciences économiques sur la politique douanière américaine. Pendant son parcours universitaire, Jean-Charles Snoy et d’Oppuers développe des convictions libres-échangistes qui seront siennes tout au long de sa vie.

Un homme-clé pour les relations économiques internationales de la Belgique

Entré en 1934 au ministère de l’Industrie, des Classes moyennes et du Commerce extérieur, il en devient très vite, en 1939, le secrétaire général.

Retrouvant ses fonctions à la libération de Bruxelles en septembre 1944, son action marque les relations économiques internationales de la Belgique dont il devient un acteur incontournable. Entre autres, il est à la tête des comités administratifs du Benelux et de l’Union économique Belgo-luxembourgeoise. Entre 1948 et 1950, il assume également, comme suppléant, la tâche de président du conseil de l'Organisation européenne de coopération économique (OECE).

Un rôle important dans la construction européenne

À la suite de l’échec de la Communauté européenne de Défense en 1954, Jean Rey lui demande d’élaborer un plan de relance des négociations européennes. Il joue dès lors un rôle-clé aux côtés de Paul-Henri Spaak, notamment lors de la conférence ministérielle de Messine en juin 1955, qui lance l'idée d'un marché commun et lors des négociations de la conférence intergouvernementale à Val Duchesse qui négocie les Traités de Rome en 1956. Le 25 mars 1957, il est, avec Paul-Henri Spaak, le signataire des Traités de Rome pour la Belgique.

Enfin, c’est comme Ministre des Finances entre 1968 et 1972 qu’il se charge de mettre en vigueur en Belgique la TVA instaurée dans toute la Communauté économique européenne.

Un homme politique actif dans la vie locale

Figure du Parti catholique brabançon wallon, Jean-Charles Snoy devient conseiller communal dès 1932. Entre 1970 et 1976, il est le dernier bourgmestre d’Ophain-Bois-Seigneur-Isaac. Son action au niveau local est marquée par l’amélioration des infrastructures et le maintien du caractère rural de sa commune.

Jean-Charles Snoy et d’Oppuers est décédé le 17 mai 1991 au château de Bois-Seigneur-Isaac.

Paul-Henri Spaak au Prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle en 1957, Bundesarchiv, B 145 Bild-F004456-0010 / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 DE, via Wikimedia Commons
Paul-Henri Spaak au Prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle en 1957, Bundesarchiv, B 145 Bild-F004456-0010 / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 DE, via Wikimedia Commons

Paul-Henri Spaak

Paul-Henri Spaak est né à Schaerbeek le 25 janvier 1899.

Après la première guerre mondiale pendant laquelle il est fait prisonnier et déporté en Allemagne, il étudie le droit à l'ULB et devient avocat au barreau de Bruxelles en 1921.

Passionné de politique, il adhère au parti socialiste et commence sa carrière, en 1925, comme membre du cabinet du ministre du Travail Joseph Wauters.

Élu député pour la première fois en 1932, il est nommé ministre des Transports et des PTT dans le gouvernement van Zeeland I en 1935. Il devient ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement van Zeeland II, en 1936. Il occupe ce poste à plusieurs reprises, notamment dans la période d’après-guerre. Paul-Henri Spaak a également été Premier Ministre de Belgique en 1938, 1946 et 1947.

Paul-Henri Spaak occupe des postes clés dans les organisations internationales créées dans l’après-guerre. À titre d’exemple, il est le premier président de l’assemblée générale des Nations Unies en 1946 et secrétaire général de l’OTAN de 1957 à 1961.

Tout au long de sa carrière politique, Paul-Henri Spaak s’est distingué par son action en faveur de la construction européenne.

Son rôle, de 1955 à 1957, dans les négociations des Traités de Rome, mettant en place un marché commun, est déterminant.

Le 25 mars 1957, il signe les Traités de Rome pour le Royaume de Belgique, aux côté de Jean-Charles Snoy et d’Oppuers.

Paul-Henri Spaak se retire de la vie politique en 1966 et vient s’installer à Braine-l’Alleud en 1969. Il y demeure jusqu’à la fin de sa vie. C’est aussi à Braine-l’Alleud qu’il écrit ses mémoires, intitulées Combats inachevés.

Paul-Henri Spaak s’est éteint en juillet 1972 à Bruxelles. Il repose au cimetière du Foriest à Braine-l’Alleud.

Armand Bernier

"Poète de l'Air et de l'Eau, Armand Bernier est aussi poète de la Terre et du Feu, merveilleusement humain et profond. Son œuvre, pure et frémissante, ne cesse de chanter, pour notre émerveillement, la transfiguration du charnel en spirituel, selon l'élan d'un très haut désir" Louis Daubier.

Né le 10 février 1902, au hameau de Chenois (aujourd'hui sous Waterloo), Armand Bernier appartenait à une famille laborieuse; son père était paveur.

Dès son plus jeune âge, il fut marqué, d'une part, par le cadre à la fois rural et forestier qui l'entourait et, d'autre part, par les difficultés rencontrées dans le milieu ouvrier.

À l'âge de sept ans, il suivit ses parents qui allèrent s'installer à Haine-Saint-Pierre.

C'est au cours des études qu'il poursuivit à l'athénée royal du Centre, à Morlanwelz, qu'il prit goût à la poésie.

À dix-huit ans, il commença en quelque sorte sa carrière littéraire. Il quitta Haine-Saint-Pierre pour s'installer à Forest (sous Bruxelles). D'abord correcteur à La Nation Belge, grand journal de la capitale, il fit ensuite carrière au Gouvernement provincial du Brabant à partir de 1929. Par ailleurs, il fut critique littéraire au Soir comme dans d'autres journaux. Pendant la guerre, il écrivit un journal clandestin.

Poète assez casanier, il quitta ce monde au terme d'une longue maladie, le 27 novembre 1969.

Le 17 février 1973, sa commune natale rendit hommage à ce fils qui, gratifié de son vivant de plusieurs prix littéraires, laissa une œuvre importante composée d'un roman, de recueils de poèmes, contes, essais, récits...